Attitude
OBJET : SUR MESURE
Pluridisciplinaire, le designer de la Cité des Sacres façonne et même bichonne l’image de ses clients depuis leur communication jusqu’à l’habillage de leurs produits ou de leurs locaux professionnels ou privés, mais il prend aussi le temps de concevoir des mobiliers et autres objets ergonomiques, décoratifs et... inventifs ! C’est à la demande !
• Carlos, on n’est pas «déçu du voyage» quand on va sur votre site internet www.carlos.fr !
• Ça représente presque 15 ans de labeur (!), donc c’est forcément fourni ; maintenant, j’espère que la qualité prime sur la quantité, mais je ne suis pas à même d’en juger.
• Comment ça ?
• On a forcément un regard subjectif sur son propre travail ! Ceci étant, quand vous êtes sollicités à Bruxelles ou à Paris pour des projets d’envergure et que vous l’êtes moins sur vos «terres», c’est aussi gratifiant que frustrant. L’important c’est de prendre du plaisir dans ce que l’on fait et à ce niveau-là, je «m’éclate» ! (rires)
• Entre architecture d’intérieur, design d’objets et communication, quel est le domaine dans lequel vous vous «éclatez» le plus justement ?
• Tous ! Dans les filières strictement techniques, la spécialisation est gage de qualité. Dans les métiers artistiques, c’est tout le contraire (même si l’on s’appuie aussi sur des fondamentaux techniques évidemment) ! Dans les grosses villes, il existe des agences de pub ou des architectes d’intérieur spécialisés dans telle ou telle branche ; quelle horreur !!! Quelle personne veut générer la même image que son voisin ? Hier j’ai finalisé un meuble de salle de bain, aujourd’hui je conçois un loft hi-tech et demain je crayonne une étiquette de Champagne ! C’est génial la polyvalence ; ça permet de conserver un oeil neuf, d’apporter des solutions différentes !
• Vous passez donc d’une activité à l’autre sans problème ?
• ... en fait, je ne passe pas d’une activité à l’autre. Il y a toujours une complémentarité... une continuité dans ces domaines. C’est un puzzle. Quand je suis sollicité par des particuliers pour de l’architecture d’intérieur, ça induit nécessairement de la décoration et du design d’objets parce que, schématiquement, un nouvel espace nécessite un habillage avec lequel les mobiliers doivent être «raccord». Pour les professionnels, la forme est différente mais le fond reste le même : générer une image homogène nécessite un travail sur les outils de communication imprimés ou en ligne, mais aussi sur l’habillage des véhicules, le packaging et les locaux eux-mêmes de l’entreprise dans lesquels transitent clients et prospects, mais aussi les employés qu’il faut fédérer.
• On vous sent bouillonnant ! C’est un trop-plein d’idées ou une révolte intérieure ?
• Une envie de toujours bien faire. Le perfectionnisme dont je souffre (!) est une arme à double tranchant ! Elle permet de s’accomplir au travers de concepts singuliers, mais elle interdit toute baisse de régime à la machine [rires !]
• Et comment fait «la machine» pour imaginer tous les objets et autres mobiliers qui sont sur votre site ? D’où vous vient votre inspiration ?
• À l’origine, il y a un besoin, une demande. À l’arrivée il y a une création unique, souvent décalée. Entre les 2, il y a une phase d’observation, de réflexion... toujours entrecoupée d’une «étincelle», un moment inattendu où je vois la bouteille de champagne qui va se marier avec l’abat-jour [rires] ! Plus sérieusement, je pars toujours de 0 et fais abstraction de tout ce qui a pu être fait pour partir sur des idées neuves, apporter des solutions novatrices.
• Et c’est ce qui fait cette originalité ?
• Je ne sais pas. En tout cas, je pense que tout est toujours possible. La technique doit être au service de l’esthétique et de l’ergonomique, pas le contraire ! Pour lever des barrières, il faut déjà le vouloir !