carlos designerCarlos Designer indoor architect, decoration, object design

L'Union

Architecture d'intérieur : à la croisée des chemins

D’origine catalane, ardennais puis rémois d’adoption, Carlos Pujol affiche de belles références nationales et internationales.

Nul n’est prophète en son pays. C’est ce que peut se dire Carlos Pujol, architecte d’intérieur installé à Reims, qui ne réalise que 20 % de ses commandes dans la région, contre 50 % à Paris et 30 % à l’étranger. Encore que, chez lui, la notion de « pays » est assez complexe. Alors qu’il a grandi dans les Ardennes, et qu’il y a travaillé une partie de sa vie, le Rémois d’adoption revendique plutôt son origine catalane. Qu’importe, l’architecture, la décoration, le graphisme et le design sont des disciplines sans frontières par définition. Après un DUT de Génie civil et un passage dans une école d’architecture intérieure, Carlos Pujol a commencé par « une grosse parenthèse » de dix ans dans la publicité. C’est l’aménagement de l’hôtel le Dormeur du Val, à Charleville-Mézières, qui le fait revenir à sa première vocation. L’établissement fait connaître son style atypique, avec ses couleurs vives, sa poésie, ses détournements d’objets, ses jeux graphiques, son mélange de meubles, design, chinés ou industriels. « Mon leitmotiv, c’est de bouleverser les codes », explique-t-il. Dans cette veine on lui connaît, à Reims, la décoration du restaurant Les Cornichons ou le réaménagement d’un immeuble dans le centre historique. Carlos a eu le droit à de nombreuses publications dans la presse spécialisée internationale. La clé du succès ? « Lorsque j’ai été publié dans Marie Claire Maison, j’en ai acheté quinze exemplaires pour en donner autour de moi. Mais je n’ai reçu aucun coup de fil… », confie-t-il. Même chose dans les prestigieuses publications russes ou chinoises. Se faire un nom prend du temps. Pour cela, Carlos soigne sa présence « on line », grâce, par exemple, à un site internet calculé pour optimiser son référencement. S’il a signé des bureaux à Montréal et deux beaux restaurants à Paris, l’architecte cherche à percer davantage dans sa région. Il a commencé à travailler pour Frey et de grandes maisons de champagne. Pour les entreprises, Carlos sait assagir son style. Il réalise actuellement l’aménagement du futur siège rémois de l’organisme logeur Plurial. Il dessine une ligne de mobilier sobre et épuré voulue comme « la traduction de l’identité graphique de l’entreprise ». De l’armoire à la chaise, on devine le « U » du logo. En architecture comme ailleurs, c’est le soin apporté aux détails qui donne de la tenue à l’ensemble.

JULIEN BOUILLÉ